Surpêche : depuis le 30 mai la France vit à crédit sur les autres pays pour assurer sa consommation de poisson
Selon le WWF France, notre pays consomme bien plus de produits de la mer qu’elle ne peut en pêcher dans ses propres eaux métropolitaines. Depuis le lundi 30 mai, la France reporte les impacts de sa consommation en produits de la mer sur les autres pays, notamment sur les pays les plus vulnérables, puisque ses ressources halieutiques ne lui suffisent plus.
Affichant une moyenne de 35kg par personne et par an (Source FAO), la France est le 5e pays européen consommant le plus de poisson, soit 1 fois et demi la moyenne européenne, juste derrière la Finlande (36 kilos), l’Espagne (42Kilos), la Lituanie (43Kilos) et le Portugal (57 Kilos).
À eux seuls ces 5 pays représentent 1/3 de la consommation de poissons de l’Union européenne. En raison de cette forte consommation, près de la moitié du poisson consommé dans ces pays de l’UE provient des eaux étrangères. L’organisation New Economics Foundation (NEF) a calculé "Le Fish Dependence Day" de l'UE au 13 juillet... alors qu’il y a trente ans, l’Europe pouvait se nourrir de poissons de ses propres eaux jusqu’en septembre voire jusqu’en octobre.
Il y a cependant des raisons d’être optimiste. La consommation de poisson en Europe n’a pas augmenté autant qu’attendu depuis quelques années et certains stocks de poissons de l’Union européenne ont cessé de s’effondrer, notamment grâce aux mesures de redressement de certains stocks prises dans le cadre de la politique commune des pêches.
« Cela prouve que lorsque le problème est réellement pris en compte et que des actions de préservation des ressources halieutiques sont mises en place, cela porte ses fruits. En 2015, les indicateurs alertent sur une aggravation de la situation. Selon la Commission européenne, 48 % des stocks de poissons évalués en Atlantique Nord Est sont actuellement surexploités, un chiffre qui s’élève à 93 % en Méditerranée. Aussi est-il important de rester vigilants et mobilisés, en luttant contre la surexploitation de nombreuses espèces et contre la pêche illégale dévastant également une partie de nos océans et imposant des conditions sanitaires et sociales déplorables » ajoute Pascal Canfin, directeur général du WWF France.
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