La transition numérique bouleverse les modèles économiques, les modes de vie, de penser, de gouvernance, d’accès au savoir... Le tout à une vitesse telle qu’organisations ou individus ont bien du mal à s’adapter ou à anticiper : big data, objets connectés, modèles économiques collaboratifs… des mots et des réalités qui ont déjà fait irruption dans nos vies.
Mais quelles voies se dessinent dans cette société numérique? La transition numérique est-elle un atout au service de la transition énergétique et écologique ? Nous entraîne-t-elle vers une société bas-carbone, avec des systèmes de production et de consommation locaux, des réseaux énergétiques intelligents (smart grids)…
Alors que le numérique est un formidable accélérateur de transformation sociétale, comment en faire une démarche juste, partagée, respectueuse, écologique ? Et surtout quelles seront les prochaines disruptions ?
Une société numérique éthique
Malgré l’expression des craintes et questionnements sur la digitalisation de notre société, le numérique ne fait que décupler les possibilités qui s’offrent à chaque utilisateur : le besoin de bonne gouvernance et d’éthique reste un enjeu sociétal auquel le numérique est soumis. Le numérique démocratise les accès aux services et donne un pouvoir plus grand tant pour l’individu (empowerment-désintermédiation) que pour le groupe : régulation (démocratie ?) participative. Ainsi, tous les éléments sont réunis pour que l’humain reste au cœur de la transition numérique et garde la main sur le système afin que le numérique soit à son service.
La régulation participative.
La transition numérique remet en question la gouvernance de notre société. Comment peut-elle être plus juste ? Quelques modèles existants ou en devenir, favorisés par le numérique, peuvent déjà être identifiés :
- Whylook, plateforme qui permet à qui le souhaite d’interroger les grands décideurs : questions, réponses, évaluation et gestion de la réputation.
- Des plateformes de financement de la défense juridique d’actions de désobéissance civile ou des lanceurs d’alerte.
- le monitoring partagé et la médiation institutionnelle favorisés par le numérique
- la démultiplication du pouvoir d’échanges, de participation Après les réunions physiques et matérielles type « Tupperware », viennent maintenant les réunions TupperWatt, et bientôt les réunions Tupperweb ?
- la création de mouvements pour défendre le droit du consommateur face aux conditions d’utilisation de services numériques (les droits liés aux services ne sont pas aussi régulés que pour les produits), et influencer le développement des Chartes éthiques mais également des garde-fous réglementaires de l’utilisation des bases de données. Exemples : une plus grande transparence sur les conditions d’utilisation et la désinscription, imposer la signature électronique (au lieu de cocher une case ‘j’accepte’), co-construction des conditions d’utilisations des services.
Le numérique collaboratif
Les échanges, services, flux financiers semblent libérer les marchés de leurs intermédiaires. Le numérique collaboratif, outil de gouvernance horizontale, est une désintermédiation des échanges et peut ainsi amener une répartition de la valeur plus équitable. C’est la clé d’entrée de l’économie d’usage, ce partage favorisé qui permet de sortir de la surconsommation/sur-possession.