Conversation entre Delphine Blumereau, co-fondatrice d’EscapaDemos, ancienne présidente de CliMates,
et Julie Chabaud directrice de l’Agenda 21 et de l’aménagement numérique de la Gironde
Julie Chabaud : L’acte 3 de l'Agenda 21 de la Gironde n'a plus qu'un seul objectif… au lieu de 185, précédemment : le bien-être pour tous pour aujourd'hui et demain. Quand nous avons posé la question aux acteurs locaux sur le territoire de l'accélération des transitions, ce qui est apparu systématiquement c'est le revenu de base. Et sur la question de l'Agenda 21 du futur, la question du temps d'activité sociétale et celle des conditions ménagées pour la rencontre des acteurs (espaces, méthode…) ont également émergé de façon importante... Nous passons aujourd’hui en mode laboratoire d’innovation territoriale.
Delphine Blumereau : Medellín était une ville invivable, il y a 20 ans : c'était la plate-forme de la drogue. Elle est aujourd'hui une des villes les plus attractives de l'Amérique du Sud. Au point de départ, il y a eu une rupture démocratique. Un nouveau maire a été élu. Il a rompu complètement avec le système politique en place. Sa vision politique associée à une participation citoyenne massive a permis une des transitions les plus inspirantes dans le monde.
Comment peut-on fédérer les gens autour d'un projet positif, quand il n'y a pas un problème grave à résoudre ?
Julie Chabaud : C'est la grande question. Même si aujourd’hui, il y a un écart et une dissociation des sociétés qui fait que nous ne vivons pas tous les mêmes transitions, cette question reste pendante : « Est-ce que l'on peut changer parce qu’on veut changer ou plutôt parce que on n'y est obligé ? ». Nous nous espèrons pouvoir décider et agir pour les transitions que nous voulons : sociales, écologiques, justes et inclusives…
Est-ce qu'il y a une question générationnelle dans la transition?
Delphine Blumereau : Le gros enjeu de notre génération c'est de passer de la compétition à la coopération afin de partager les biens communs, de voir l'autre avec bienveillance, de créer les conditions pour faire émerger un projet qui prend en compte la diversité des opinions…
Pourquoi participer à l’Acidd’Lab sur la thématique « Lost in transition » ?
Julie Chabaud : La question, maintenant, concerne « le pas d'après » ? Si on ne réfléchit pas sur les transitions que nous voulons, sur ce que cela veut dire une transition inclusive, on va se planter on va à nouveau perdre du temps sur des solutions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux…. Les espaces de réflexions et de prospective comme l’Acidd ‘Lab sont donc primordiaux…
Delphine Blumereau : Je pense que l'expérimentation et la créativité sont nécessaires pour construire une nouvelle vision : il faut laisser de la place au chaos pour que la créativité puisse se développer. C’est ce que j’aimerai vivre dans l’Acidd ‘Lab.