Le film « Ready player one » de Spielberg propose un espace virtuel « l’Oasis » pour jouer, apprendre, travailler, se rencontrer… par des lunettes de réalité virtuelle et des accessoires de réalité augmentée. Est-ce notre futur ? À court terme, est-ce que le passage aux e-Activités provoqué par le confinement (télémédecine, télétravail, e-éducation…) va continuer de se développer ? Est-ce que nos vies vont intégrer des territoires numériques à chaque instant de nos vies ? Complémentaires ou remplaçant d’autres formes de communication ? Est-ce que cela est générateur de lien ? Est-ce que les activités numériques induisent de nouvelles exclusions (souvent les mêmes que ceux qui souffrent de problèmes sociaux plus classiques) et des troubles psycho-sociaux. Sommes-nous compétents ? En capacités ?
C’est aussi la question de la relation au territoire qui se pose, principalement pour les plus jeunes. Ceux pour qui, la notion même de distance n’a plus le même sens. Et pourtant le confinement nous ramène à la proximité. La contrainte d’un kilomètre de chez soi en cela est intéressante. Elle oblige à mieux connaître son espace de vie, sa « proximité »… Le mot phygital (« loin-près » pour les canadiens) émerge, il définit une nouvelle façon de communiquer, plus hybride. Nous ne sommes plus en numérique ou en présentiel, en synchrone ou en asynchrone… On mélange tout cela et tout le temps. C’est évidemment déjà une grande difficulté pour beaucoup, et cela est stressant ou tout simplement fatiguant. C’est aussi une façon de travailler vraiment différente… et subie pour beaucoup, même si elle est désirée par d’autres. Elle peut permettre aussi de diminuer drastiquement les émissions de carbone et autres pollutions dues aux déplacements. Cette hybridation était le modèle expérimental prévu pour la première Université des Transitionneurs. Des tiers lieux inventent, partagent et coopérèrent en présentiel au niveau local, à distance sous un mode collaboratif pour ensemble, « faire territoire ».
Un format reconfiguré pour une même ambition !
Le déroulement tel qu’il était prévu pour l’université des 3 et 4 décembre est remis en cause par la situation sanitaire et ses conséquences. Les organisateurs affirment avec optimisme qu’avec le confinement, les territoires de proximité ont plus que jamais leur importance. La confiance, l’inclusion, la responsabilité écologique, l’innovation, la mobilisation autour de projets concrets, l’utilisation des espaces numériques pour maintenir et développer le lien doivent devenir des priorités. C’est l’objet de cette université des Transitionneurs que de renforcer les capacités des acteurs des territoires et de l’économie pour construire avec optimismes des projets pour les territoires.
Le contexte de confinement donne encore plus de sens et d’importance à cette première Université des Transitionneurs.
L’université de la communication pour le développement durable devient l’Université d’été des transitions. Elle aura lieu à Bordeaux les 12 et 13 septembre 2018. Après quinze éditions, c’est le symbole de l’évolution des enjeux en matière de développement durable qui passent du domaine de la conscientisation à celui de l’action. L’ambition est de faire du nouveau rendez-vous bordelais un espace d’échanges et un creuset de réflexion pour les acteurs de la société, tant institutionnels qu’entrepreneuriaux.
« Lost in Transition ?
Innovation, climat et individuation démocratique »
Perdus dans la convergence des transitions numériques et écologiques ?
Chacun est en capacité individuelle d’agir à l’heure d’Internet… mais aussi s’interroge chaque jour sur l’efficacité collective dans un monde accéléré de l’incertain et du complexe.
Cyrille Bellier, Deputy executive director, Strategy, Partnerships and Communication, AFD
Bienvenue à l’AFD (Agence Française de Développement)
C’est la 2ème fois que nous recevons ACIDD pour une conférence sur la thème « Lost in transition ». D’abord, je voudrais féliciter ACIDD et pour le nom de son programme « Lost in transition ? »
L’AFD qui est une institution française de « développement » international. C’est aussi une banque publique en croissance continue depuis 15 ans, avec une croissance de 10 % ces dernières années, travaillant dans 80 pays dans le monde. À noter toutefois que 20 % de notre activité se fait en France : nous sommes très actifs dans les territoires d’outre-mer.
Parmi nos missions, nous devons proposer de nouveaux modes de pensée, appréhender les transformations de nos sociétés et leur donner du sens.
(…) On n’a pas encore les nouveaux circuits de régulation... C'est un enjeu clé de les inventer.(…)
Le nouvel âge de la démocratie ne renvoie pas seulement à un régime de pouvoir mais aussi à un régime de savoir. Et un régime de savoir, c'est une toute autre manière de penser… Car la démocratie est bien sûr une question de régime, d'institutions, mais bien évidemment aussi une question culturelle, d'éducation, de style de vie, de manière d'être.
Tout d’abord, merci de m’avoir invité… La fidélité des idées, la fidélité politique c’est quelque chose d’important. Je n’oublie pas que lorsque l’on a fait en 2008/2009 Europe Écologie, c.a.d. la première tentative en France d’ouverture de la politique traditionnelle, on a été totalement exclus des débats politiques : personne ne voulait reconnaître le phénomène Europe Écologie comme une ouverture sur la société civile. Et je me souviens - et je vous en sais gré - que les premiers à m’avoir invité pour parler de cette nouvelle vision de la politique, ce sont les Universités d’été d’ACIDD qui se tenaient, à l’époque, dans le Luberon.
Conversation entre Delphine Blumereau, co-fondatrice d’EscapaDemos, ancienne présidente de CliMates,
et Julie Chabaud directrice de l’Agenda 21 et de l’aménagement numérique de la Gironde
Conversation entre
Françis Jutand
DGA de l’institut Mines Telecom
et Valérie Zoydo
journaliste et freelifeuse
Par Jean-Paul Delevoye, ancien Président du CESE (Conseil économique, social, environnemental)
On voit bien qu'aujourd'hui que l'épanouissement peut être un élément extrêmement important de la stabilité des peuples. Boris Cyrulnik ne cesse d'attirer notre attention sur le fait de dire qu’aujourd'hui l'inné n'a plus d'importance, que c'est l'environnement dans lequel on place l'individu qui crée sa capacité à être heureux, à être en empathie avec l'autre, à partager avec l'autre, à retrouver le sens de l'altérité.