Dans le contexte actuel, riches des premiers enseignements du confinement, nous avons plus que jamais besoin de coopérer activement et positivement entre acteurs de la solidarité, de l’économie, de la politique, de la santé, de la communication, de l’écologie, de la science, de l’enseignement (...) de tous ceux qui « font les territoires ». Après 16 ans d’Universités menées par la Fondation des Transitions, une démarche plus globale, inclusive et de proximité s’impose pour agir concrètement à l’échelle. Ainsi partout en France, des groupes vont découvrir, rencontrer et favoriser les collaborations actives. Vous êtes invités à les accueillir, soutenir et animer.
Les contributions de la Fondation des Transitions se placent dans une logique de long terme et d’évolution permanente, à la recherche du changement d’échelle.
Dans ce contexte, les actions et orientations proposées sont imaginées et portées prioritairement par des femmes et des hommes qui incarnent les nécessaires valeurs de
confiance, d’engagement, d’écoute, de collaboration, de mutualisation, de pragmatisme et d’innovation, d’humilité et de pédagogie.
La question du ‘’pourquoi ?‘’ des nécessaires transformations, moteur de la transition, ne se pose quasiment plus compte tenu autant du fait de l’accélération des technologies numériques que des exigences légitimes des citoyens et parties prenantes (dont les partenaires tel l’ADEME) qui demandent une prise en compte concrète et accélérée, un changement massif des comportements.
C’est le ‘’comment faire ?’’ qui compte et qui est plus que jamais l’esprit même de l’Université des transitionneurs. C’est d’autant plus important que ce n’est pas parce qu’il y a eu un confinement brutal que les comportements se transforment durablement.
L’Université des transitionneurs a pour objectif de renforcer les capacités des quatre à cinq cents transitionneurs. Les apports seront au niveau de la réflexion, y compris par l’apport de sciences humaines, de la confrontation d’idées… Les participants doivent gagner en confiance et en compréhension dans toutes les nouvelles dimensions des territoires numériques.
S’il y a un débat intellectuel intéressant, porté par des think tanks et des responsables politiques sur l’avenir et le « monde d’après », nos travaux porteront sur l’action immédiate, dans une logique de localisation ouverte, de croissance qualitative, de gestion des communs.
Retrouver la confiance c’est faire l’expérience locale, c’est aussi un appel à une nouvelle pédagogie du territoire qui s’impose et qui met la santé, l’écologie et l’inclusion en absolue priorité, mais sans donner de leçons, en l’exprimant dans des mots simples.
Il devient alors plus clair et nécessaire que des changements de narration et même de modèles, s’imposent. La force d’une démarche pragmatique de transition s’appuie sur l’harmonisation des cinq clés pour une transition réussie.
Ce qui caractérise les transitions actuelles auxquelles sont confrontées les territoires autant que les collectivités et entreprises est leur rapidité, et le fait qu’elles soient en accélération depuis 10 ans. C’est une question générationnelle bien sûr, mais pas seulement.
Chacun intègre, avance, expérimente à son rythme…
Alors qu’en une centaine d’années, l’accès à la mobilité a permis un accès rapide et peu cher au monde entier, en mars 2020 chacun s’est retrouve confronté à se recentrer sur son domicile, son voisinage, devant redéfinir un territoire de vie… où se croisent aussi les territoires numériques. C’est une réelle rupture quand les décennies précédentes avaient encouragé à élargir les territoires urbains générant un accroissement des impacts environnementaux.
La crise COVID-19 que l’on interprète un peu rapidement favorable à l’ écologie a provoqué un nouvel intérêt pour tous et chacun de son habitat et des territoires de grande proximité. Un intérêt nouveau pour l’hyper local est aussi apparu. Aux deux niveaux de territoire habituels, la maison et l’espace de vie quotidienne extérieur, s’ajoute d’autres niveaux tel par exemple celui du monde numérique avec la disparition de beaucoup de freins culturels aux activités à distance. Ces dimensions sont en mutation pour des raisons différentes, nous avons à les mettre en convergence.
C’est une nouvelle boussole que va proposer l’Université des Transitions 2020. Et qui cherchera à définir quelle place doit prendre la communication, selon quels messages, quelle pédagogie et quels outils… et quel engagement et adhésion du plus grand nombre. Dans ce cadre, le travail permettra d’élaborer un scénario autour de recommandations à l’usage des décideurs territoriaux, de propositions, engagements et descriptions concrètes de micro-projets et initiatives locales et une charte qui fonde une première communauté active des acteurs positifs des transitions, et ouvre sur un nouvel imaginaire, de nouveaux récits. La force d’une démarche pragmatique de transition se nourrit d’une approche pluriacteurs et très transversale.
Elle s’appuie sur l’harmonisation des cinq clés pour une transition réussie autour de qualificatifs comme utile, inclusive, efficace, agréable. La première clé est un socle : attirer et retenir les talents dans le territoire (renforcer les capacités). La deuxième consiste à donner toute sa place à l’innovation technologique. La troisième est celle de l’acceptabilité, et donc de l’adaptation.
La quatrième clé est la capacité à innover dans le financement et les modèles économiques. Enfin la cinquième dimension est dans la gestion de la synchronisation et cohérence des plans d’actions.
Le triptyque d’action est bien « territoires + citoyens + économie », le triptyque d’accélération est lui « science + création + communication ». Rien ne peut se faire à grande échelle sans équilibre de la collaboration et enrichissement commun. Comment passer d’un territoire subi, à une véritable co-production d’un territoire mieux partagé, y compris dans une dimension intergénérationnelle. L’enjeu est celui de la capacité collective, du partage de la responsabilité et de l’action, orientée vers une nécessaire transition globale.
L’engagement est d’offrir à chaque ‘transitionneur’ un moment unique d’inspiration, de rencontres, de travail en commun et de renforcement de ses compétences et capacités. Concrètement, chacun des transitionneurs aura l’opportunité unique d’initier, d’imaginer et de co-construire avec une communauté locale et élargie multiacteurs une série d’initiatives, de propositions pour répondre opérationnellement au défi de la transition posé aux territoires, mais aussi de partager avec leurs pairs répartis sur tout le territoire les pratiques, expériences et propositions.
A la lumière des contributions, échanges et travaux suite aux plénières, il sera ainsi muni d’un ensemble de connaissances et pratiques nouvelles associées à une prise de conscience de ses capacités lui permettant d’agir en ambassadeur des transitions dans son territoire et ses réseaux. La communauté qui se mettra en place avec tous les transitionneurs sera animé en continu sur une plateforme dédiée pendant 12 mois pour partager expériences, questionnements et projets transversaux.
Gilles Berhault, Richard Collin, Myriam Poitau (Fondation des Transitions), Celine Colluci (Interconnectés), Benoît Desveaux (Hopscotch), Linda Hellal (Hellio/LMF), Francis Jutand (IMT), Jean Karinti (Hermitage), Thibaud Larose (Convergences), Valérie Martin (ADEME), Pierre Nougué (Code1), Sophie Nunziatti (Agence Verte), Julian Perdrigeat (Fabrique des Transitions), Jean Pouly (Charly), Éric Tardy (Set-event), Yann Toma (Sorbonne Développement durable…)